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Première mention de la kora |
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a première mention historique de la kora nous vient de Mungo Park ; en 1793, il explora le Mali et le Sénégal dans le but de visiter Tombouctou qu'il n'atteignit pas.
Son voyage dura deux ans et demi. Il relata son expédition dans son livre, Voyages à l'Intérieur de l'Afrique (1795-1797). Dans cet ouvrage il décrit la kora ainsi : «le korro, grande harpe à 18 cordes.»
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Légende d'origine du Mali |
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Légende d'origine du N'Gabu |
Cette légende à laquelle le nom de TiramanghanChronologie de la geste de Tiramanghan est aussi associé semble assez proche d'une certaine réalité historique. Par ailleurs, elle donne l'étymologie du mot « kora ». Remarquez qu'ici, le patronyme du griot est « Cissoko ».
« L'histoire de la kora est associée au nom illustre de djéli Mady Wouleng Cissoko, fils de l'illustre djéli Bamba Cissoko venu du Manding afin de rendre visite au roi Luntan Mané, premier descendant et héritier de Touramakhan Traoré. Gabou était alors une luxuriante cité où les arts connaissaient un essor exceptionnel. C'est là que djéli Mady Wouleng Cissoko entendit parler d'un lac mystérieux du nom de Sanémèntin, où la rumeur disait qu'un génie honorait les voeux de ceux qui les formulaient. Il s'y rendit aussitôt, rencontra le génie et lui demanda de lui inventer un nouvel instrument qu'aucun griot ne possédait encore. Le génie accepta à la condition que djéli Mady lui offre sa soeur Djanghan Sakilibu Cissoko. Celle-ci fut informée du marché, accepta de se sacrifier et alla s'offrir au génie pour la gloire de son frère. Djéli Mady averti, courut au bord du lac et y trouva un étrange instrument fait de calebasse, de bois et de cordes. Le génie s'écria : « Föly fèng kora » ce qui veut dire en langue Manika : « Neuf ou récent ? » et lui dit : « Joues-en ! » Ainsi naquit au N'Gabu, selon la légende, la kora qui devint l'un des instruments les plus appréciés d'Afrique de l'Ouest. » |
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Hypothèse sur l'origine de la kora |
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Vraisemblablement, on pense que la kora serait apparue à l'apogée des princes guerriers « ñyancho » du royaume de N'Gabu (régions de l'actuelle Guinée-Bissau, de la haute Gambie et de la haute et moyenne Casamance), vers le milieu du XVIII° siècle.(2)
Un siècle plus tard, au milieu du XIX° siècle, l'instrument fut popularisé grâce à Koryang Mussa, un disciple du légendaire Djali Madi Wuleng, qui le premier chanta les hauts faits de son « jatigui » (patron d'un griot), le héros-condottierre gabunké, Kelefa SanéCe chant a pour toile de fond la légendaire rivalité entre les ethnies mandingue et peuhle, rivalité qui fut exacerbée à la fin du XIXe siècle et aboutit à de sanglantes guerres... Lire la suite.. (3)
Il semble que ce soit Djali Madi Wuleng (ou Koryang Mussa) qui ait porté la kora à son degré de développement ultime en lui ajoutant 2 ou 3 (?) cordes de manière à créer un ambitus exact de 3 octaves offrant plus de possibilités d'accords et de gammes. |
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(2) les «ñyancho» (ñanchio ou niathio) étaient les princes gabunké de la noblesse éligible au trône [retour au texte]
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