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« Tutu Diarra » est le chant éponyme épique dédié au roi de Ségou, Ngolo Diarra dit « Tutu » en bambara. Ce chant est attaché à la ville de Ségou (Mali) ; on peut même considérer que dans la chronologie de l'histoire de l'empire de Segou, ce chant se situe à l'origine de l'épopée de la Geste bambara ; viennent ensuite dans l'ordre chronologique «Duga c'est l'air du Vautour, le symbole du héros épique mandingue ; Duga est un chant très populaire dans les pays de tradition mandingue qui appartient au cycle de la Geste des Chasseurs, depuis le Haute Antiquité, du moins depuis l'organisation des chasseurs en confréries en Afrique de l'Ouest... Lire la suite.Duga » attribué à son petit-fils le roi Da Monzon, puis «Bakary Djan« Bakary Jan » est le chant éponyme épique dédié au général de Ségou, Bakary Sidiki Dangana Koné dit « Jan » (le Grand) en malinké ou encore « Tièdian » en bambara (le Preux). Ce chant est attaché à la ville de Ségou (Mali), il fait partie du cycle de la Geste del'Empire bambara avec « Duga », « Tutu Diarra », et « Jonkoloni » (Dionkoloni)... Lire la suite. » et «Jonkoloni « Jonkoloni » est un chant épique attaché à la ville de Ségou (Mali), il fait partie du cycle de la Geste bambara de Ségou avec « Duga », « Tutu Diarra » et « Bakary Djan » (Juru nani) avec lequel il forme pour ainsi dire, un diptyque épique... Lire la suite.» (Dionkoloni). En 1755, à la mort de Biton Koulibaly, fondateur du royaume de Ségou, une assez longue période d'anarchie déstabilisa le royaume ; « son fils, Dinkoro (1755-1757), un tyran fantasque se fit assassiner. Le même sort fut réservé par les Ton Dyon à son frère, Ali, qui, musulman dévot, avait entrepris d'interdire les cultes animistes et les boissons alcoolisées. [...] En 1776 enfin, un affranchi de Biton, Ngôlo Diarra qui avait d'ailleurs épousé une fille de son maître, s'empare du pouvoir. » Ngôlo Diarra, roi de Ségou de 1176 à 1807, était né sous d'étranges auspices. La légende raconte que sa mère perdait toujours ses enfants en fausses couches ; elle implora l'aide du serpent sacré et fit un pacte avec lui : en échange d'une naissance heureuse, le serpent lui aurait fait promettre de donner son nom, Tutu = « Serpent » à son premier né. Ce qui arriva. Ngolo Tutu, ayant accédé au trône et remporté maintes victoires (il étendit l'empire bambara du pays Mossi au sud jusqu'à Tombouctou au nord), plus tard prit le surnom honorifique de « Diarra » (Lion, en Bambara). sources : Ki-Zerbo Joseph, Histoire générale de l'Afrique,
Hatier, Paris, 1972, page 244
Cet chant épique donc, raconte les exploits de l'infatigable Tutu Diarra, mort au retour d'une expédition contre les Mossi à 80 ans (!) et il est très souvent joué dans les pays mandingues, sans doute parce qu'il est construit sur le rythme très connu au Mali, à 16 temps majestueux du « Bajuru » (Corde mère). D'ailleurs, très souvent les 2 chants sont confondus par leur thèmes.
À l'origine, le chant « Tutu Diarra » fut créé au n'goniLe nkoni est un luth de la tradition mandingue classique à 4 cordes à l'origine. C'est l'instrument roi par excellence de la musique classique mandingue... Lire la suite et les accordatures (proches de celles naturelles du n'goniLe nkoni est un luth de la tradition mandingue classique à 4 cordes à l'origine. C'est l'instrument roi par excellence de la musique classique mandingue... Lire la suite) dans lesquelles il doit être interprété à la kora (ou la guitare) témoignent de cette origine. « Tutu Diarra » reste un chant prestigieux au Manding qui se joue, dans un cadre traditionnel, essentiellement en présence de dignitaires. Certains grands griots, comme Amadu Bansang JobartehAmadu Bansang Jobarteh était un korafolá fort célèbre en Gambie, issu de cette grande famille de griots innovateurs que sont les Diabaté de Gambie et du Mali... Lire la suite. connaissaient plus de 15 façons différentes de le jouer ! C'est aussi un des morceaux les plus complexes à la kora, pour ses multiples variations, au point qu'il est devenu un morceau de bravoure pour les korafoláluUn korafolà est un joueur de kora en Mandinka (qui fait parler la kora) - korafolàlù, au pluriel.. Interprètes célèbres de « Tutu Diarra » :
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toutou diarra, badjourou song playe by bengaly fode kamissoko- New York - Youtube |
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« Tutu Diarra » is the eponymous narrative devoted to a great king of Segou (Mali), Ngolo Diarra alias « Tutu ». That epics is deeply linked to the city of Segou, belonging to the epics cycle of Segou such as the epic songs «DugaDuga is the Song of the Vulture, the symbol of the epic hero in the Manding, a song very popular in the Manding countries... Read more. », «Bakary Djan« Bakary Jan » is the eponymous narrative devoted to a great general of Segou, named Bakary Sidiki Dangana Koné... Read more. (Juru nani) » and «Jonkoloni« Jonkoloni » is an epic narrative belonging to the epics cycle of Segou such as the epic songs « Duga », « Tutu Diarra » and « Bakary Djan » (Juru nani)... Read more. » (Dionkoloni). In 1755, after the death of Biton Koulibaly , founder of the kingdom of Segou, a quite long period of anarchy destabilized the kingdom, « his son , Dinkoro ( 1755-1757 ), a whimsical tyrant has been assassinated. The same fate was reserved to his brother by the Ton Dyon , Ali, (a devout Muslim) who decided to ban animist cults and alcoholic beverages. [...] In 1776 , finally, a freedman of Biton, Ngolo Diarra, who had also married a daughter of his master, seized the power. » Ngolo Diarra, king of Segou from 1176 to 1807, was born under a bad sign. A legend tells that his mother was always losing her children in miscarriage ; so she implored the help of a sacred snake, and made a pact with it ; in exchange for a happy birth and promising, the snake would have to promise to give his name, Tutu = « Snake ». And that occurred. Ngolo Tutu ascended the throne and won many victories (he extended the empire Bambara Mossi south of the country north to Timbuktu), and then he took the honorific surname « Diarra » (Lion, in Bambara). sources : Ki-Zerbo Joseph, Histoire générale de l'Afrique,
Hatier, Paris, 1972, p. 244
The epic song tells the exploits of the tireless Tutu Diarra, who died returning from an expedition against the Mossi at age of 80 (!). And that song is often performed in Manding countries probably because it is built on a 16 beats rhythm very known in Mali, the slow and majestic « Bajuru » (Mother String). Moreover, very often the two songs are confounded by their theme. Originally, the song « Tutu Diarra » was created at the n’goniThe n'koni is a melodic instrument hailing from the Fulani, used since antiquity by that ethnic group... Read more. and kora tunings (similar to those of natural n’goniThe n'koni is a melodic instrument hailing from the Fulani, used since antiquity by that ethnic group... Read more.) under which it should be performed on kora (or guitar) reflects that origin. It's always a prestigious song Manding that should be played traditionally only in presence of dignitaries or royalty. Some great griots like the late Alhaji Bai KontehAlhaji Bai Konté was a korafolá very famous in Gambia, like Jali Nyama Suso, thus less world popular. His legacy is huge as he had been the creator of a new proeminent kora style and school, the yeyengo style ... Read more. use to know over 15 different ways to play it ! It is also one of the most complex pieces on the kora, with its many variations it has become a showpiece for the korafoláluA korafolá is kora player in mandinka (who is able to make the kora talk) - korafolálu, plural.. Famous performers of «Tutu Diarra » :
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