Sory Kandia Kouyaté est un immense artiste guinéen qui connut une gloire internationale. Je ne le connais guère que par le récit que mon père m'a fait de son amitié avec cette véritable légende ; plutôt que de parler à tort de ce si grand Maître de la tradition Mandingue, je propose :
Alerté par les sons divins et inouïs issus de son instrument, Soumaworo Kanté se précipita dans sa chambre et vit le griot. Alors, lui reprochant son effraction, mais charmé par le nouvel air que Bala Fasséké improvisa pour lui, il le retint prisonnier. Ce fut le motif de la guerre ouverte entre le roi spolié Sundjata et le roi-sorcier Soumaworo Kanté.
La légende ajoute que Soumaworo lui sectionna les tendons des talons, pour l'obliger à rester désormais à son service ; puis, il lui donna ces (sur)noms :« (é) Bala Fa Sé Ké », c'est-à-dire « (toi) qui sais faire parler le bala » et «(An) Ku Yan Té », c'est-à-dire : « de cela, nous ne pouvons pas parler » autrement dit « nous avons un secret »; ce patronyme fut francisé en « Kouyaté ». Ce dernier surnom devint le patronyme clanique de tous les descendants de Bala Fasséké.
Cependant, certains griots et traditionistes font remonter le patronyme clanique de « Kouyaté », ou « Kwâtè » au premier ancêtre fondateur, « Djakouma (Le Chat) Doko Doua », père de Bala Fasséké (Youssouf Tata Cissé, Wâ Kamissoko, Soundjata la gloire du Mali, Tome 2 - [bibliographie]).
Aujourd'hui encore dans les pays de tradition Mandé, de nombreux Kouyaté sont des griots ou des artistes ; eux seuls, quand ils se destinent dans cette voie, deviennent aptes à narrer l'histoire et les origines du Mandingue.
Lors des cérémonies officielles, les Kwâtè clament haut et fort leur supériorité dans la « ñàmàkáláya » (ensemble des gens de caste). C'est le cas notamment, à travers le chant « Lamban ».