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Guerriers sarakholais FREY, Côte occidentale d'Afrique - Jeanniot - 1890 - Gallica (Bnf)

e nom “Cissé”, d'origine soninké⁽¹⁾, est très répandu dans les pays de tradition mandingue. C'est un patronyme noble fort ancien puisqu'il remonte, aussi loin que l'atteste la tradition, au temps du royaume du Wagadou, c'est-à-dire au VII° siècle de notre ère. Les traces historiques citent Makan Djabé (Diaba) Cissé, unificateur de l'empire du Wagadou.⁽²⁾

Il semblerait que le nom même de “Cissé” soit un patronyme honorifique attribué à la dynastie fondatrice du Wagadou pour avoir introduit le cheval en Afrique de l'Ouest ; et en effet, le nom même “sy”, signifie en sarakholé (langue des soninké), “cheval blanc”. “Cissé” signifierait “cavalier (noble)”.

L'historien Youssouf Tata Cissé nous donne des informations détaillées :

« C'est [...] Djabé Cissé, « le béni des dieux et cavalier émérite, qui, à l'instar du culte de Kangalika, le dieu serpent de ses ancêtres, a instauré au Wagadou le culte de Bida, un génie mi-homme surnommé Wagadou Sâ ba, «  grand serpent  » ou « serpent sacré du Wagadou ». C'est également Djabé Cissé qui y vulgarisa l'élevage des chevaux. »

Il est certain, comme nous le confirme, Moussa Fofana, ancien conseiller pédagogique de Koutiala, sur le site Soninkara (consacré à la diaspora soninké), que l'emploi massif de chevaux et de la cavalerie guerrière par les Soninké accéléra l'expansion du Wagadou.

Le chant MiniyambaMiniyamba est un chant du Mali, très ancien, qui remonte au temps de l'empire du Wagadou (Ghana en arabe), l'empire le plus ancien connu d'Afrique... Lire la suite. rapporte ce mythe.

Dans l'histoire du Mandingue, les “Cissé” eurent à maintes reprises à jouer des rôles clé ;

les Cissé fondèrent plusieurs dynasties soninké qui fondèrent à leur tour de nombreuses cités-états au Mali ; une hypothèse veut qu'ils aient fondé la première cité-état sur le site de Djénné (Djenné-Djenno) dès le III° siècle ;

Au XIII° siècle, les Cissé furent les premiers, avec les Bérété (avec qui ils se disputent la prééminence depuis Tomonno Manghan Bérété ), à introduire l'Islam au Manding ; au temps de Sundjata, ils aidèrent activement le fondateur de l'Empire dans sa reconquête du pouvoir, sous l'égide de Bougariba Cissé ; ainsi, après la victoire de ce dernier surSoumaworo  KantéLe Soumaworo [faassa] est un chant qui constitue la devise panégyrique de Soumaworo Kanté, roi du Sosso à partir de 1203 puis du Manden, de 1230 à 1235, après qu'il eut chassé du trône Dankaran Touman Konaté, légitime héritier de Naré Famanghan Kon Fatta Konaté... Lire la suite., il leur attribua le titre honorifique de “Manden mori”.

À la fin du XIX° siècle, les Cissé s'opposèrent aux tentatives hégémoniques de Samory Touré.

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Notes :

1. [Article de Wikipédia] Les Soninkés sont une ethnie mandingue d’Afrique de l'Ouest sahélienne, présente surtout au Mali le long de la frontière sénégalaise entre Nara et Nioro du Sahel, ainsi qu'au Sénégal et en Mauritanie.
Ils se désignent eux-mêmes par le mot “soninké” qui est en réalité le singulier du mot “soninko”, mais sont également appelés Sarakholés par les Wolofs, Marakas par les Bambaras, Wangara par les Malinkés, Wakoré par les Sonrhaïs, ou encore Toubakaï... Lire la suite sur Wikipedia. [retour au texte]

2. Youssouf Tata Cissé nous dit que c'est de cette époque que date la devise panégyrique chantée en l'honneur des Cissé :

« Cissé, de la lignée des rois magnanimes du Wagadou
Fondé par des descendants de Niâmey (la reine mère !),
Dieu dans sa grandeur fit tomber pour vous des pluies d'argent,

Des pluies d'or et des pluies de diamant

Et finit par vous gratifier de la pluie de foi.

Descendants des cavaliers en or et des cavaliers en argent,

Vous êtes forts, généreux et braves. » [retour au texte]