Un visage à pommettes hautes, une coiffure afro version années soixante, un regard perçant sur un corps de jeune fille. C’est l’impression que donne l’une de ses photos accrochée au mur de son salon. Rokhaya Dieng raconte l’histoire de Coura Mbissane : « Coura Mbissane était la nièce du président Senghor. Elle était très belle et était très liée à Lalo Lalo Keba Dramé, né en Gambie, fut un korafolá très célèbre en son temps, admiré par tous les grands de son monde (même la reine d'Angleterre !... Lire la suite., mon défunt mari. A cette époque, le « mbarane (le fait d’avoir plusieurs amants) » n’existait pas. Une fille qui était aimée par plusieurs hommes était une fierté. Ses prétendants rivalisaient d’ardeur pour mériter l’amour de la fille. Coura Mbissane était l’une de ses filles
qui faisait tourner la tête aux hommes. Quand ses prétendants se retrouvaient dans son salon, elle faisait
La légende du couple Lalo Kéba Dramé Lalo Keba Dramé, né en Gambie, fut un korafolá très célèbre en son temps, admiré par tous les grands de son monde (même la reine d'Angleterre !... Lire la suite.et Coura Mbissane se termine avec le décès de Lalo en 1973 à l’âge de 47 ans (Coura en avait 18). Coura aujourd'hui en a 56 ans ;
elle raconte la mort de son époux : un matin, il ne se sentait pas bien. Il m’a regardée dans les yeux et m’a dit : « Coura, je dois faire un long voyage, mais cette fois-ci, tu ne feras pas partie du voyage… »
À cet instant, des larmes perlent sur son visage. Elle se ressaisit et poursuit en rapportant les dernières paroles de Lalo : « …Mon heure a sonné, certains pensent qu’on m’a marabouté mais ce n’est pas vrai. Il y aura une floraison de radios aux Sénégal, mais ne quitte jamais Radio Sénégal car toutes mes œuvres se trouvent dans cette radio. Si tu pars, personne ne me perpétuera et les générations futures ne me connaîtront pas. Je n’ai pas de fils, et ma fille est encore un bébé. Coura, tu as été plus qu’une femme pour moi, tu es mon enfant. » Ce sont ces recommandations qui me retiennent encore à Radio Sénégal. »
She tells the death of her husband : one morning, he did not feel well. He looked me in the eyes and said, "Well, I have to go on a long journey, but this time you will not be part of it ..."
She pulls herself together and goes on to report LaloLalo Keba Drame was a famous korafolá, admired by greatest men (even the Queen of England !). He became famous for adaptating to kora the Djembeseng (drums dancing rhythm), creating a revolution in the kora music... Read more.'s last aprols: "... My time has come, some people think I've been marabouted, but that's not true. There will be a bloom of radios in Senegal, but may you never leave Radio Senegal because all my works are recorded in that radio. If you leave it, no one will perpetuate me and future generations will not know me. I do not have a son, and my daughter is still a baby. Coura, you were more than a woman to me, you are my child. These are the recommendations that still keep me on Radio Senegal.
Coura did not feel the need to remarry after five years, five months and five days of marriage and 36 years of widowhood. At 56, she did not feel the weight of age except being left behind. She says, with a tremolo in her voice: "Today if you say the name of Coura Mbissanne, people open their eyes wondering if I live again. Nobody knows me but my husband did somuch for his country ! Without knowing it Lalo took me with him because, I do not live anymore ... ".