Traduction de A.King, The construction and tuning of the Kora, 1972
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L e manche de la kora (en malinké : falo) est généralement taillé dans un large morceau de bois de palissandre (en malinké : keno). La plupart des joueurs de kora préfèrent le commander à un menuisier expérimenté plutôt que de le façonner eux-mêmes avec de outils inappropriés.
Dans son état final, le manche doit avoir une longueur de 41 à 48 pouces et avoir un diamètre d'environ 1,5 pouce.
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De nombreux joueurs de kora préfèrent jouer sur des koras aux manches les plus longs;
en effet, plus grande est la longueur des cordes, meilleure est la résonance générale. Mais de tels instruments sont difficilement transportables dans les voitures de moyen gabarit que sont les taxis en Gambie ou au Sénégal. Ces taxis sont pourtants les seuls moyens de locomotion de ces musiciens qui doivent se produire à de nombreuses représentations... |
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 Les passants (en malinké : konso) servent à relier les cordes au manche. Ils sont fabriqués généralement durant le temps de séchage de la peau couvrant la caisse de résonance.
Le cuir préféré pour la confection de ces passants est aussi la peau d'une antilope mâle (en malinké : minangke kulo), bien que la peau de vache constitue une alternative relativement satisfaisante.
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La facture de ces passants requiert un grand savoir-faire. Après détrempage dans l'eau, la peau est coupée en fines bandes d'une largeur uniforme d'environ 1,8 pouces. Chaque passant est constitué d'une seule bande enroulée autour du manche puis tressée sur elle-même 2 à 3 fois. |
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Pour confectionner le passant du sommet du manche qui doit être particulièrement solide et épais, une bande supplémentaire peut être ajoutée à la bande initiale et tressée sur celle-ci, ce qui revient à 4 tressages.
21 passants sont ainsi confectionnés ; si le temps et le matériau le permettent, un vingt deuxième passant peut être ajouté au manche comme pièce de rechange.
Cette opération réalisée, le manche cerclé de ses passants est exposé au soleil pour le séchage.
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 Soit avant l'ajustage des passants, soit après leur séchage, on confie le manche à un forgeron qui doit réaliser l'anneau de fer (en malinké : djoutene), servant à rattacher les cordes à sa base.
Celui-ci se sert d'un morceau de fer d'environ 3/8ème de pouce (?); il le façonne à la chauffe de manière à lui donner la forme d'une cheville à pointe vive avec une assez large ouverture en oeil à sa tête.
Dans son état final, cet anneau de fer a une longueur de 4,5 pouces et un diamètre de 2 pouces.
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Le bout pointu est à nouveau passé au feu et il sert à percer un trou à chaud à travers le manche à environ 2 pouces à partir de son point le plus bas. Une fois refroidi, l'anneau sera ainsi parfaitement fixé dans son emplacement. |
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